vendredi 12 juin 2015

On y parle aussi d'escalade (part 3)

Livre

Bone 
Georges Chesbro
Édition Rivages / Noir

Georges Chesbro abandonne, une fois n’est pas coutume, son personnage fétiche de Mongo le Magnifique, l’acrobate nain reconverti en détective privé, pour nous emmener dans le monde des homeless de New York.
« Bone » erre dans les rues de Big-Apple sans lâcher une seconde un fémur humain fossilisé. Quel traumatisme l’a rendu amnésique et lui a fait perdre l’usage de la parole ? Qui est-il ? D’où vient-il ? Quel rapport a-t-il avec les meurtres des sans-abri de New York que l’on retrouve décapités ?
Avec l’aide d’Anne, employée des services sociaux de la municipalité, Bone va effectuer sa longue remontée des ténèbres de l’inconscient grâce à l’escalade. L’auteur se sert de ce prétexte pour nous brosser un tableau très réaliste des milliers de sans-abri qui survivent dans les grandes métropoles en marge de la société.
Les allusions à la montagne et à l’escalade apparaissent au fil de ce thriller. Dès le premier chapitre, les buildings de New York sont comparés à une chaîne de montagne. Au fil du livre, le subconscient de Bone laisse ressurgir des bribes de souvenir et c’est toujours en termes d’escalade ou de montagne qu’il les exprime (chute, sommet, prise cassée…)
Plusieurs fois Bone s’interroge sur sa vie antérieure en observant les seuls indices en sa possession : son corps souple et musclé et l’état de ses mains marquées presque déformées.
Pour les besoins de l’histoire, Georges Chesbro mélange un peu escalade et spéléologie mais c’est bien au cours de l’ascension en solo de Hook Mountain dans le parc national de Nyak Beach que notre héros recouvre la mémoire.