- « Soldats, du haut de ces pyramides,
40 siècles vous contemplent ! »
Enfant, sur les bancs de l’école communale,
quand Mlle Martin narrait cet épisode de l’histoire de France, j’imaginais
Bonaparte juché sur le pyramidion de Mykérinos, Khephren ou mieux encore de
Kheops.
À la récréation, avec quelques amis, nous
rejouions la scène à tour de rôle, du haut de la cage à poules.
Plus tard sur internet, j’ai vu et
« entendu » Nicolas Sarkozy murmurer à Carla :
- « Femme, du haut de ces pyramides, 400
photographes me contemplent ! »
Les images du journal télévisé montraient
clairement qu’il n’y avait personne en haut des pyramides, ni le président, ni
sa femme, ni les photographes…
J’ai réalisé alors que Napoléon non plus ne
l’avait pas fait !
Confirmation qu’il ne pouvait y avoir
personne au sommet, un panneau est placé à la base de l’édifice. On peut y lire
dans un arabe parfait « no climbing ».
Sarko et Napo ne sont pas des hooligans ou
des punks attardés – ils n’ont pas pu braver les interdits…
Moi ? heu un peu… Au moins jusqu’aux
deux tiers.
Quand la police touristique m’a relâché, j’ai
pu continuer mon voyage.
On m’avait parlé d’un champ de bloc
pharaonique dans le désert. Des champignons, des tours, des formes
fantasmagoriques… Des blocs s’étendant sur des kilomètres carrés. Vierge de
tous topos : le désert Blanc…
Pour ne pas perdre totalement mon temps et
mes vacances, je profite du paysage et décide de faire un petit tour à pied -
ça s’appelle un trek. Dans ce Fontainebleau sans forêt, je me plais à imaginer
que ces blocs blancs en craie sont les homologues de nos blocs noirs en grès,
le yin et le yang de l’escalade. L’équilibre parfait.
Et tout d’un coup, je réalise que tout cela
est bien vrai.
Devant moi, aucun doute possible c’est le
Bilboquet ! Symétrie absolue en négatif – un moule.
Cela confirme bien ce que j’imaginais quand
Mlle Martin nous expliquait que l’empereur glissait sa main dans sa redingote…
Il soulageait une déchirure abdominale qu’il
s’était faite lors d’un essai dans le Toit du Cul du Chien.
Bonaparte était un grimpeur.
Alors laissez-moi conclure sur une
interrogation : pourquoi la route Napoléon dans les Alpes ?
Réponse :
Comme beaucoup de Parisiens, Bonaparte
s’entraînait dans - ce qu’il est convenu
d’appeler après l’affaire des moules -
« Bleau », en vue d’aller se frotter aux sommets alpins. En se
faisant construire cette route, il réduisait ses temps de déplacement et
retournait ainsi plus vite, dans les bras de sa belle.
Quand on est empereur… On peut tout se
permettre !
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