C'est dans la zone comprise entre
les deux tropiques – destinations favorites de nos vacances qu'un Serial Killer
guette les habitants et les voyageurs. Ce tueur sanguinaire attend tapis dans
les endroits les plus sombres que la nuit tombe… pour frapper.
On compte 3 millions de personnes
assassinées par an, soit un mort toutes les 30 secondes !
Cet espace entre les tropiques
recense à lui seul plus de 900 millions tentative de meurtre.
Qui donc est capable d'un tel
massacre ?
Qui est responsable de ce génocide
?
Ce "serial
killer" n'est autre qu'un simple moustique.
Un anophèle pour être précis. Un
moustique porteur d’un parasite de l’espèce des plasmodiums. La femelle
transmet ce parasite aux hommes dès le crépuscule et durant toute la nuit en se
nourrissant de leur sang.
Ce parasite est plus connu sous le
nom de paludisme ou de malaria.
Étymologie de l'entomologie
On doit la découverte de la cause
de la maladie à Alphonse Laveran en 1880. Jusqu’à cette date, on pensait que la
fièvre des marais (étymologiquement en latin, paludisme = marais) se
contractait en respirant le mauvais air ambiant de ces biotopes (malaria =
mauvais air en italien).
Ce n'est que 17 ans plus tard
qu'un médecin anglais du nom de Ronald
Ross prouve que le moustique est le vecteur du mal.
Avant cette découverte, le
paludisme tuait sans que personne ne sache vraiment d'où venait le mal.
Maintenant on sait !
Aujourd'hui, l'Organisation
Mondiale de la Santé estime que si la prévalence du paludisme continuait à son
rythme actuel, le taux de mortalité pourrait doubler dans les vingt prochaines
années.
Que fait la police ?
Elle s’organise et agit en
secret : un vaccin pourrait voir le jour très prochainement.
Malheureusement, sa fabrication est onéreuse.
De plus la commercialisation d'un
tel vaccin n'est pas rentable puisque dans le cas précis, la maladie se
développe dans des pays que l'on nomme
"en voie de développement" - donc pas solvable financièrement.
Les recherches continuent tout de
même afin de rassurer les milliers de touristes, les hommes et les femmes
d'affaires qui partent chaque année entre les tropiques.
Au secours des OGM !
Les scientifiques travaillent
parallèlement sur d’autres pistes pour combattre le fléau.
En juillet 2010 une équipe de
l’Université d’Arizona a modifié génétiquement une femelle anophèle. Cette
mutante est armée pour détruire le parasite de son corps et donc incapable de
transmettre la maladie.
Mais comment remplacer dans la
nature les anophèles naturels par ceux issues d’un laboratoire ?
De plus le gène marqueur de la
maladie persiste jusqu’à 16 générations de moustiques.
Les chercheurs explorent d'autres
pistes. Ils songent à introduire des mâles stériles dans les populations de
moustiques.
Objectivement; il semble utopique
que le paludisme soit éradiqué grâce à des mâles stériles avant que le voyageur
puisse retourner visiter Tombouctou !
Artillerie lourde
Le DDT a été dans les années 1960
considéré comme l'arme absolue contre les moustiques. On connaît aujourd'hui
les effets de ce produit. Il est non seulement persistant mais aussi bio
cumulatif : les animaux qui l'ingèrent, ne l'éliminent pas et le stockent dans
leurs graisses. Tout le monde sait que ces mêmes animaux entrent à un moment ou
un autre dans la chaîne alimentaire de l'homme.
À la même période, en Israël, les
autorités ont testé une solution radicale : répandre du pétrole dans les
marais !
Avec le recul des années, il va de
soit que "Quand on a du pétrole, on n'a pas de bonnes idées !"
En France, le paludisme a été éradiquée au fil des ans en
asséchant les marécages et l'on ne compte aujourd’hui qu’une petite quarantaine
de cas contractés… à proximité des aéroports.
Eco- logique
Les écologistes prônent la
réintroduction des chiroptères dans certain écosystème : une chauve-souris peut
manger la moitié de son poids en insectes en une nuit.
Ils explorent avec le soutien des
scientifiques l'hypothèse qu'en introduisant certains poissons ou mollusques
prédateurs des anophèles, dans les étangs infestés, le palud diminuerait.
Des méthodes à utiliser avec
parcimonie car on connaît les effets d'une ingérence écologique de l'homme.
L'Afrique se réveille à peine de son cauchemar de la perche du Nil.
Prévention plutôt que guérison
Pourtant des méthodes simples et
peu onéreuses existent pour protéger les populations locales de ce fléau.
Une simple moustiquaire imprégnée
longue durée (environ 5 ans) d'insecticide est la solution à court terme.
Toutefois son prix de 2 euros reste un frein à sa diffusion dans les pays dit
en voie de développement.
Est-ce vraiment cher quand on sait
que le coût économique du paludisme pour l'Afrique est estimé à 12 milliards de
Dollar ?
Le voyageur, quant à lui, trouvera
dans les pharmacies de bons répulsifs. Si il les conjugue à une protection
vestimentaire adaptée (manches longues, pantalons, et chaussette), il sera
protégé.
D'une manière plus générale, il en
parlera à son médecin pour définir avec lui le meilleur traitement
médicamentaire en fonction de la destination choisie. Et ce même touriste
éco-responsable laissera ses médicaments non-utilisés dans le dispensaire
local.