mardi 22 mars 2016

La "Vallée Heureuse" vit sa première aventure culturelle

Les Rencontres photographiques Berbères deviennent les Ateliers photographiques de l'Atlas.
Flash back sur la première édition, il y a trois ans déjà.
Cet article avait été publié dans l'excellent magazine photo marocain : Photo News 




La "Vallée Heureuse" vit sa première aventure culturelle : les RENCONTRES PHOTOGRAPHIQUES BERBERES

Une volée de moineaux s'égaille dans le petit village de Tabant, au cœur de la "Vallée Heureuse" des Aït Bougmez dans le Haut Atlas. Ces petits oiseaux piaffent, courent, chahutent et rient ; ce sont 19 enfants du pensionnat du collège. Ils ont dans leurs mains un appareil photo et se dépêchent.
Durant la semaine du 16 au 20 septembre 2013, le pensionnat du collège de Tabant a été le théâtre des premières Rencontres Photographiques Berbères.

Ce vendredi matin, ils n'ont que deux heures pour réaliser une dernière série de clichés sur des thèmes aussi différents que les maisons traditionnelles, les métiers, les animaux domestiques, la modernité dans la ville, les montagnes, le travail dans les champs…
Dans le réfectoire, la tension est extrême. L'équipe de bénévoles de l'organisation et d'encadrement des Rencontres Photographiques s'affaire et s'agite pour que l'exposition soit prête. Le vernissage doit avoir lieu en fin d'après-midi. Alors, on prodigue les derniers conseils de cadrage ou d'exposition. Ici, on change une carte mémoire pleine, là des batteries. Dans une autre pièce, on sélectionne les meilleures photos. Plus loin on les imprime.

Culture et traditions berbères
Laissons là toute cette agitation, et revenons un an en arrière. L'esprit bouillonnant de Saïd Marghadi, enfant originaire du pays, fervent défenseur de la culture et des traditions berbères en France, veut faire plus qu'une maison d'hôtes dans le village d'Aït Oumzi, plus qu'un livre sur les nomades Aït Ata, plus que  de promouvoir cette culture au travers de son métier d'accompagnateur-photographe-fixeur.
Tous les moyens sont bons pour mettre au-devant de la scène cette vallée oubliée de la route et du temps.
Le spectre d'une idée originale se profile à l'horizon. Il veut organiser un événement culturel dans sa vallée.

Une certaine idée de la "rencontre"
L'idée est là : organiser des Rencontres Photographiques Berbères.
En mûrissant, l'idée va aller à contre-pied de ce qui se fait à Arles ou ailleurs. Il n'y aura pas de tête d'affiche, pas de grands noms de la photographie. Les stars, ce seront 19 enfants du pensionnat du collège de Tabant, sélectionnés par le directeur, Mr Mohamed Oukkerou. Donner la possibilité de manipuler des appareils photographiques et de poser un regard sur leur environnement voilà le but de ces premières "Rencontres". Et qui sait ? Parmi ces moineaux qui arpentent les ruelles de la ville en arborant fièrement leur compact en bandoulière se cache les nouvelles graines montantes de la photographie marocaine.

Des partenaires et une équipe motivés
Tout va très vite. Les partenaires adhèrent aussitôt. Le Riad Ennafoura, la Maison de la Photographie à Marrakech, la maison d'édition Pupilles Vagabondes, la maison d'hôte Touda, et la fondation Facim (Fondation pour l'Action Culturelle Internationale en Montagne) répondent positivement à l'appel suivant leurs moyens.
Une page Facebook est mise en ligne et expose le projet. De nombreux donateurs envoient des appareils photos numériques et des cartes mémoires qui dormaient au fond des placards.
Le journal marocain "Le Soir" et le magazine marocain de l'image "PhotoNews" relayent l'information. Ce dernier ira même plus loin en dépêchant Mr Mohamed Mali, son rédacteur en chef, sur place.

Saïd contact Jean-David Laurence pour assurer l'encadrement photographique. Jean-Christophe Monnier réalisera un film sur cette formidable semaine. Stéphanie Ledoux, carnetiste, rejoint l'équipe. Sandrine Perez, Marie-Rose Di Scanno et Nicolas Mascarino, les conjoints respectifs assureront la lourde tâche de l'organisation logistique. Tous sont bénévoles, motivés et impliqués dans cette aventure.

Le réfectoire en guise de salle d'exposition
Il est midi. Les moineaux reviennent de leur moisson, en sueur. Ils rient. Ils sont fiers et ils le peuvent. La qualité des clichés est exceptionnelle. Ils ont mis en pratique tous les conseils promulgués durant cette semaine. Ils ont aiguisé leur œil, vu ce que d'autre ne regardent pas. Au-delà de la technique, ce regard fera mouche durant l'exposition de clôture.  Les autres enfants du pensionnat comme les animateurs, et quelques adultes venus en curieux, profiteront un temps de ces images exposées dans le réfectoire du pensionnat. Chacun déambule à son rythme en reconnaissant sur une photo la maison d'untel, ou sur une autre image le système d'irrigation d'un autre habitant du village.
Une photo de groupe, quelques chants, des discours émus viennent cloturer ces journées des Premières Rencontres Photographiques Berbères.

Une semaine dense, riche et surtout - de l'avis de tous (enfants, organisateurs, personnel d'encadrement du pensionnat – surtout… trop courte.
Les enfants décrochent à la hâte leurs clichés pour les emporter et les montrer à leur famille dès ce soir. 
Les moineaux s'égaillent dans les rues de Tabant en piaffant à l'idée que l'année prochaine, avec l'automne, reviendra le temps des "Deuxième" Rencontres Photographiques Berbères.



Les Rencontres Photographiques Berbères tiennent à remercier chaleureusement tous les partenaires qui ont contribué à ce que cet événement soit possible.
Le Riad Ennafoura, la Maison de la Photographie à Marrakech, la maison d'édition Pupilles Vagabondes, la maison d'hôte Touda, et la fondation Facim et le magazine marocain de l'image "PhotoNews"!

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