Les Rencontres photographiques Berbères deviennent les Ateliers photographiques de l'Atlas.
Flash back sur la première édition, il y a trois ans déjà.
Cet article avait été publié dans l'excellent magazine photo marocain : Photo News
La
"Vallée Heureuse" vit sa première aventure culturelle : les
RENCONTRES PHOTOGRAPHIQUES BERBERES
Une volée de moineaux s'égaille
dans le petit village de Tabant, au cœur de la "Vallée Heureuse" des
Aït Bougmez dans le Haut Atlas. Ces petits oiseaux piaffent, courent, chahutent
et rient ; ce sont 19 enfants du pensionnat du collège. Ils ont dans leurs
mains un appareil photo et se dépêchent.
Durant la semaine du 16 au 20
septembre 2013, le pensionnat du collège de Tabant a été le théâtre des
premières Rencontres Photographiques
Berbères.
Ce vendredi matin, ils n'ont que
deux heures pour réaliser une dernière série de clichés sur des thèmes aussi
différents que les maisons traditionnelles, les métiers, les animaux
domestiques, la modernité dans la ville, les montagnes, le travail dans les
champs…
Dans le réfectoire, la tension
est extrême. L'équipe de bénévoles de l'organisation et d'encadrement des Rencontres Photographiques s'affaire et
s'agite pour que l'exposition soit prête. Le vernissage doit avoir lieu en fin
d'après-midi. Alors, on prodigue les derniers conseils de cadrage ou
d'exposition. Ici, on change une carte mémoire pleine, là des batteries. Dans
une autre pièce, on sélectionne les meilleures photos. Plus loin on les
imprime.
Culture et traditions berbères
Laissons là toute cette
agitation, et revenons un an en arrière. L'esprit bouillonnant de Saïd
Marghadi, enfant originaire du pays, fervent défenseur de la culture et des
traditions berbères en France, veut faire plus qu'une maison d'hôtes dans le
village d'Aït Oumzi, plus qu'un livre sur les nomades Aït Ata, plus que de promouvoir cette culture au travers de son
métier d'accompagnateur-photographe-fixeur.
Tous les moyens sont bons pour
mettre au-devant de la scène cette vallée oubliée de la route et du temps.
Le spectre d'une idée originale
se profile à l'horizon. Il veut organiser un événement culturel dans sa vallée.
L'idée est là : organiser des Rencontres Photographiques Berbères.
En mûrissant, l'idée va aller à
contre-pied de ce qui se fait à Arles ou ailleurs. Il n'y aura pas de tête
d'affiche, pas de grands noms de la photographie. Les stars, ce seront 19
enfants du pensionnat du collège de Tabant, sélectionnés par le directeur, Mr Mohamed Oukkerou. Donner la
possibilité de manipuler des appareils photographiques et de poser un regard
sur leur environnement voilà le but de ces premières "Rencontres". Et
qui sait ? Parmi ces moineaux qui arpentent les ruelles de la ville en arborant
fièrement leur compact en bandoulière se cache les nouvelles graines montantes
de la photographie marocaine.
Tout va très vite. Les
partenaires adhèrent aussitôt. Le Riad
Ennafoura, la Maison de la Photographie à Marrakech, la maison d'édition
Pupilles Vagabondes, la maison d'hôte Touda, et la fondation Facim
(Fondation pour l'Action Culturelle Internationale en Montagne) répondent
positivement à l'appel suivant leurs moyens.
Une page Facebook est mise en
ligne et expose le projet. De nombreux donateurs envoient des appareils photos
numériques et des cartes mémoires qui dormaient au fond des placards.
Le journal marocain "Le Soir" et le magazine
marocain de l'image "PhotoNews"
relayent l'information. Ce dernier ira même plus loin en dépêchant Mr Mohamed Mali, son rédacteur en chef,
sur place.
Saïd contact Jean-David Laurence pour assurer l'encadrement photographique. Jean-Christophe Monnier réalisera un
film sur cette formidable semaine. Stéphanie
Ledoux, carnetiste, rejoint l'équipe. Sandrine
Perez, Marie-Rose Di Scanno et Nicolas Mascarino, les conjoints
respectifs assureront la lourde tâche de l'organisation logistique. Tous sont
bénévoles, motivés et impliqués dans cette aventure.
Il est midi. Les moineaux
reviennent de leur moisson, en sueur. Ils rient. Ils sont fiers et ils le
peuvent. La qualité des clichés est exceptionnelle. Ils ont mis en pratique
tous les conseils promulgués durant cette semaine. Ils ont aiguisé leur œil, vu
ce que d'autre ne regardent pas. Au-delà de la technique, ce regard fera mouche
durant l'exposition de clôture. Les
autres enfants du pensionnat comme les animateurs, et quelques adultes venus en
curieux, profiteront un temps de ces images exposées dans le réfectoire du
pensionnat. Chacun déambule à son rythme en reconnaissant sur une photo la
maison d'untel, ou sur une autre image le système d'irrigation d'un autre
habitant du village.
Une photo de groupe, quelques
chants, des discours émus viennent cloturer ces journées des Premières Rencontres Photographiques
Berbères.
Une semaine dense, riche et
surtout - de l'avis de tous (enfants, organisateurs, personnel d'encadrement du
pensionnat – surtout… trop courte.
Les enfants décrochent à la hâte
leurs clichés pour les emporter et les montrer à leur famille dès ce soir.
Les moineaux s'égaillent dans les
rues de Tabant en piaffant à l'idée que l'année prochaine, avec l'automne,
reviendra le temps des "Deuxième"
Rencontres Photographiques Berbères.
Les Rencontres
Photographiques Berbères tiennent à remercier chaleureusement tous les
partenaires qui ont contribué à ce que cet événement soit possible.
Le Riad Ennafoura, la Maison de la Photographie à Marrakech, la maison
d'édition Pupilles Vagabondes, la maison d'hôte Touda, et la fondation Facim
et le magazine marocain de l'image "PhotoNews"!
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